Antoine de RIVAROL / L'Universalité de la langue française (1783) / arléa 1998
« On ne dit rien en vers qu'on ne puisse très souvent exprimer aussi bien dans notre prose, et cela n'est pas toujours réciproque. Le prosateur tient plus étroitement sa pensée et la conduit par le plus court chemin, tandis que le versificateur laisse flotter les rênes et va où la rime le pousse. » <p.77>
« Selon Denys d'Halicarnasse, il y a une prose qui vaut mieux que les meilleurs vers, et c'est elle qui fait lire les ouvrages de longue haleine, parce qu'elle seule peut se charger des détails, et que la variété de ses périodes lasse moins que le charme continu de la rime et de la mesure. » <p.78>
Victor HUGO / Faits et croyances / Océan / OEuvres complètes / Robert Laffont - Bouquins 1989
« Tout grand écrivain frappe la prose à son effigie. » <1870-71 p.187>
Léon BLOY / Le mendiant ingrat / Journal I / Robert Laffont - Bouquins 1999
« Tout écrivain doit porter ses livres sur sa figure. » <24 août 1894, p.101>
ALAIN / Propos I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1956
« Le paradoxe de l'art de la prose est en ceci que si l'on écrit d'après l'idée on arrive aisément au style plat ; au lieu que si l'on s'accorde de suivre les mots eux-mêmes et tout ce que la langue propose, on arrive quelquefois à relever l'idée elle-même, qui sort alors autre et toute neuve d'un mouvement de nature. Cet accord est proprement le beau. Le beau est un genre de vrai, mais qui échappe à ceux qui cherchent le vrai. » <15 novembre 1935 p.1289>
Paul VALÉRY / Tel Quel / OEuvres II / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1960
« Est prose l'écrit qui a un but exprimable par un autre écrit. » <p.555>