Edmond et Jules de GONCOURT / Journal (t.1) / Robert Laffont - Bouquins 1989
« Lu saint Augustin, saint Jérôme, etc. : une des choses qui compromettent le plus Dieu, après la religion, ce sont les livres mystiques. Sorti de la lecture de tous ces mystiques comme d'une maison de fous et d'un hôpital d'âmes. » <septembre 1857 p. 297>
Friedrich NIETZSCHE / Le Gai Savoir. (1882-1887) / OEuvres II / Robert Laffont - Bouquins 1990
« Explications mystiques. - Les explications mystiques sont considérées comme profondes ; en réalité il s'en faut de beaucoup qu'elles soient même superficielles. » <126 p.133>
Paul LÉAUTAUD / Journal littéraire / Mercure de France 1986
« Les obsèques du Maréchal Joffre, comme celles du même genre, cette glorification, cette apothéose, ce transport solennel d'un corps mort, cette sorte de déification de ce qui n'est plus rien, au fond c'est encore un reste des vieilles superstitions, c'est tout près des idolâtries des peuplades sauvages, cela n'a absolument rien de très relevé, au contraire. Le tombeau de Napoléon, le corps de Lénine, conservé dans un cercueil de verre et exposé à la vénération du peuple, l'exposition du corps du maréchal Joffre, la conservation de l'épée de celui-ci ou du chapeau de celui-là, tout cela se tient : c'est un mysticisme extrêmement primitif qui survit. » <13 janvier 1931 II p.669>
André GIDE / Journal 1889-1939 / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1951
« Nombreux sont ceux qui confondent mysticisme et spiritualité, et qui croient que l'homme ne peut que ramper, si la religion ne le soulève ; qui croient que seule la religion peut empêcher l'homme de ramper. » <4 janvier 1933 p.1153>
ALAIN / Les idées et les âges / Les Passions et la Sagesse / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1960
« La Magie consiste toujours à agir par des signes en des choses où le signe ne peut rien. Par exemple les faiseurs de pluie, dont Frazer, en son Rameau d'or, nous rapporte les pratiques, sont des hommes qui signifient pluie par une mimique énergique, soit qu'ils lancent ici et là des gouttelettes d'eau, soit qu'ils courent en élevant des masses de plumes qui figurent des nuages. En quoi ils ne font autre chose que parler et demander, choisissant seulement de tous les langages le plus clair et le plus pressant. Tel est le plus ancien mouvement de l'homme, par la situation de l'enfance, qui n'obtient d'abord qu'en demandant, qu'en nommant et montrant la chose désirée. Aussi il est tout à fait inutile de supposer, en la croyance du magicien, quelque relation mystique entre l'image et la chose ; il suffit de considérer les effets constants du langage dans le monde humain, puisque c'est de ce monde que nous prenons nos premières idées. Ces sorciers, donc, signifient énergiquement ce qu'ils désirent, à la manière des enfants. Comme d'après une constante expérience, ils savent que, dans le monde humain, il faut répéter le signe sans se lasser, ainsi ils se gardent de douter de leur puissance, se croyant tout près du dernier quart d'heure ; et l'événement leur donne raison , puisque la pluie finit toujours par arriver. » <p.79-80>
Henry de MONTHERLANT / Carnets 1930-1944 / Essais / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1963
« J'ai lu vingt volumes sur les grands mystiques. Ils ne m'ont pas convaincu que l'état mystique soit d'un ordre supérieur à celui du vertige ou du mal de mer. » <Carnet XXVI p.1128>
Robert DANTZER / L'illusion psychosomatique / Seuil Ed Odile Jacob 1989
« Le mysticisme est le refuge classique de ceux qui se mettent en doute et n'arrivent plus à supporter le matérialisme ambiant : le grand neurophysiologiste anglais Sir John Eccles était persuadé de pouvoir comprendre le fonctionnement du cerveau à partir de l'étude des propriétés du neurone. Malgré ses efforts, il n'a pas réussi à trouver l'esprit dans le neurone. Il en a déduit que l'esprit est immatériel et qu'il constitue un don du ciel. » <p.282-283>