Rémy de GOURMONT / Promenades philosophiques (1) / Mercure de France 1931
« L'humilité de Pascal est orgueilleuse. N'avoir point d'orgueil, quand on a du génie, ce serait manquer de jugement, c'est-à-dire n'avoir pas de génie, ce qui est impossible. » <p.118>
Blaise PASCAL / Pensées / OEuvres complètes / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1954
« Les rivières sont des chemins qui marchent, et qui portent où l'on veut aller. » <45 p.1099>
Paul LÉAUTAUD / Journal littéraire / Mercure de France 1986
« Nous ne parlons guère de Pascal que pour nous gausser de la sottise de ses annotateurs. Par exemple, Ernest Havet sur : Les rivières sont des chemins qui marchent. "Oui, mais à condition qu'ils aillent où l'on veut aller.". » <8 mars 1902 I p.43>
Rémy de GOURMONT / Épilogues (1) / Mercure de France 1921
« Si Pascal a laissé dans ses notes une pensée inachevée et, partant, obscure et même absurde, c'est celle-là que l'on choisira entre toutes et que l'on répétera jusqu'à satiété : "Les rivières sont des chemins qui marchent et qui portent où l'on veut aller". Il suffit de vouloir aller du Louvre à 1'Hôtel de Ville pour se convaincre que cette phrase est une sottise - que Pascal n'a jamais pensée ; elle faisait sans doute partie d'une période métaphorique qui alléguait les chemins de la grâce, - ou quelque vérité spirituelle. » <127 - décembre 1898 p.323>
Emil CIORAN / Carnets 1957-1972 / nrf Gallimard 1997
« Ce qui fait l'intérêt des Pensées, c'est l'incompatibilité qui s'y exprime. Pascal était né pour dissoudre des vérités ; il s'employa à les consolider. Il n'intéresse plus que par ses contradictions, et par l'insoluble qui est au fond de sa foi, une foi qu'il s'est épuisé, tué à sauver. » <5 janvier 1971, p.896>