Diogène LAËRCE / Vies et doctrines des philosophes illustres / La Pochothèque LdP 1999
Thalès de Milet.
« À celui qui demandait qu'est-ce qui était venu en premier, la nuit ou le jour, [Thalès] dit : "La nuit, car elle est antérieure d'un jour". » <I 36 Thalès p.89>
Nasr Eddin HODJA / Absurdités et paradoxes / Éditions Phébus 2006
« Le jeune fils de Nasr Eddin a déniché un oeuf dans un nid et il vient s'instruire aussitôt auprès de son père. - Regarde, j'ai trouvé un bel oeuf dans un arbre, mais il y a quelque chose que je voudrais que tu m'expliques : comment l'oiseau va-t-il faire pour en sortir. - Ah, mon fils ! s'exclame le Hodja la mine soucieuse, c'est une question difficile, mais il y en a une autre, beaucoup plus difficile, une véritable énigme... - Laquelle, père ? - Comment l'oiseau fait-il pour y entrer ? » <p.52>
Charles-Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD / Album perdu [Ana] / Paris, ? 1829 [BnF]
« En réfutant M. de T... [Talleyrand] dans la Convention, Mirabeau s'avisa de lui dire : "Je vais vous enfermer dans un cercle vicieux. - Comment, dit vivement celui-là, est-ce que vous auriez envie de m'embrasser ?" » <p.26>
Jean-Louis-Auguste COMMERSON / Pensées d'un Emballeur (2) / Martinon 1852
« Le paradoxe naît du concubinage de l'esprit et de la raison. » <p.117>
Friedrich NIETZSCHE / Humain, trop humain. (1878-1879) / OEuvres I / Robert Laffont - Bouquins 1990
« Quand les paradoxes sont à leur place. Pour gagner des gens d'esprit à une proposition, il suffit parfois de la présenter sous la forme d'un paradoxe monstrueux. » <307 p.599>
Rémy de GOURMONT / Épilogues (6) / Mercure de France 1921
« Il faut loger dans l'hôtellerie de son cerveau des idées contradictoires, et posséder assez d'intelligence désintéressée, assez de force ironique pour leur imposer la paix. Pourquoi un être ne serait-il pas à la fois raisonnable et sentimental, religieux et antireligieux, moral et antimoral ? Il y a contradiction dans les mots, non dans les états, et les mots ne sont que des qualificatifs indigents, mais légers et commodes. » <janvier 1911 p.245>
Emil CIORAN / Le crépuscule des pensées (1940) / OEuvres / Quarto Gallimard 1995
« On ne peut expliquer un paradoxe, non plus qu'un éternuement. D'ailleurs, le paradoxe n'est-il pas un éternuement de l'esprit ? » <p.415>
Charles DANTZIG / Dictionnaire égoïste de la littérature française / Grasset 2005
« Nos amis appellent paradoxe celles de nos pensées qui leur déplaisent, par une espèce de gentillesse. » <p.635>