« Ce n'est pas assez d'avoir de grandes qualités ; il en faut avoir l'économie. » <M 159 p.41>
« On ne doit pas juger du mérite d'un homme par ses grandes qualités, mais par l'usage qu'il en sait faire. » <M 437 p.100>
Baltasar GRACIÁN / Maximes / Paris, Rollin fils 1730
« Dans la jouissance, de la modération ; dans l'action de la diligence : une affaire finie est une excellente chose ; un bonheur passé est tout le contraire. » <Maxime CLXXIV Ne se point hâter de vivre, p.207>
Madame de LAMBERT / Avis d'une mère à son fils / OEuvres complètes / Paris L.Collin 1808 [BnF]
« La plus nécessaire disposition pour goûter les plaisirs, c'est de savoir s'en passer. » <p.34>
Madame de LAMBERT / Traité de la vieillesse / OEuvres complètes / Paris L.Collin 1808 [BnF]
« La vie n'est pas dans l'espace du temps, mais dans l'usage qu'on en sait faire. Il faut faire un plan, et le suivre avec fermeté ; car enfin, changer de dessein et de conduite, c'est couper notre vie : nous l'abrégeons par notre légèreté, et nous l'allongeons par une conduite uniforme. » <p.134>
Joseph JOUBERT / Carnets / nrf Gallimard 1938-1994
« Quiconque passe au-delà manque le but. » <t.I p.145>
« Ce sont toujours nos impuissances qui nous irritent. » <20 février 1807 t.2 p.179>
Victor HUGO / Philosophie prose / Océan / OEuvres complètes / Robert Laffont - Bouquins 1989
« Se contenir est plus malaisé que se mutiler. Se priver tous les jours est plus difficile que se sacrifier une fois. Le sage dans le monde est plus grand et plus héroïque que le sage dans le cloître. » <1846-47 p.109>
« Élevez-vous. Élargissez votre horizon. Quittez l'argile, la fange, le ventre, l'intérêt, l'appétit, la passion, l'égoïsme, la pesanteur. Allez à la lumière. Devenez une grande âme. Passez du géocentrique à l'héliocentrique. » <1854-55 p.64>
Ernest RENAN / L'Avenir de la science, Pensées de 1848 (1890) / GF 765 Flammarion 1995
« Un beau sentiment vaut une belle pensée ; une belle pensée vaut une belle action. Un système de philosophie vaut un poème, un poème vaut une découverte scientifique, une vie de science vaut une vie de vertu. L'homme parfait serait celui qui serait à la fois poète, philosophe, savant, homme vertueux, et cela non par intervalles et à des moments distincts (il ne le serait alors que médiocrement), mais par une intime compénétration à tous les moments de sa vie, qui serait poète alors qu'il est philosophe, philosophe alors qu'il est savant, chez qui en un mot, tous les éléments de l'humanité se réuniraient en une harmonie supérieure, comme dans l'humanité elle-même. » <p.84>
Friedrich NIETZSCHE / Humain, trop humain. (1878-1879) / OEuvres I / Robert Laffont - Bouquins 1990
« L'expérience de Socrate. - Si l'on est devenu maître en une chose, on est pour l'ordinaire resté par cela même un pur apprenti dans la plupart des autres ; mais on en juge inversement, comme Socrate en faisait déjà l'expérience. Là est l'inconvénient qui rend le commerce des maîtres désagréable. » <361 p.609>
« Le calme dans l'action. - Comme une chute d'eau en se précipitant devient plus lente et plus aérienne, ainsi d'ordinaire le grand homme accomplit l'action avec plus de calme que ne le faisait attendre son désir impétueux avant l'action. » <488 p.658>
« Les passions surmontées. - L'homme qui a surmonté ses passions est entré en possession du sol le plus fécond, comme le colon qui s'est rendu maître des forêts et des marécages. Semer sur le terrain des passions vaincues la semence des bonnes oeuvres spirituelles, c'est alors la tâche la plus urgente et la plus prochaine. Surmonter n'est là qu'un moyen, ce n'est pas un but ; si l'on envisage autrement cette victoire, toutes sortes de mauvaises herbes et de diableries se mettent à foisonner sur le sol fécond mis ainsi en friche, et bientôt tout cela se met à pousser et à se pousser avec plus d'impétuosité encore que précédemment. » <53 p.856>
« Ce qui est d'abord nécessaire. - Un homme qui ne veut pas se rendre maître de sa colère, de ses accès de haine et de vengeance, de sa luxure et qui malgré cela aspire à devenir maître en quoi que ce soit, est aussi bête que l'agriculteur qui place son champ sur les bords d'un torrent sans s'en protéger. » <65 p.860>
Friedrich NIETZSCHE / Aurore. (1881) / OEuvres I / Robert Laffont - Bouquins 1990
« Maître et élève. - Il faut qu'un maître mette ses disciples en garde contre lui-même : cela fait partie de son humanité. » <447 p.1164>
Roger ALEXANDRE / Le Musée de la Conversation / Paris, Émile Bouillon 1897 [BnF]
« Le samedi 9 décembre 1893, eut lieu à la Chambre la terrible explosion de la bombe de l'anarchiste Vaillant, qui fit de nombreuses victimes parmi les députés et les spectateurs des tribunes. Une fois le premier moment de stupeur passé, le président, M. Dupuy, dominant son émotion et cherchant à ramener le calme dans les esprits, prononça ces paroles au milieu du bruit : "Messieurs, la séance continue !" Un pareil sang-froid lui valut de toutes parts les éloges les plus mérités. » <p.471>
Jules RENARD / Journal / Robert Laffont - Bouquins 1990
« L'idéal du calme est dans un chat assis. » <30 janvier 1889 p.17>
« Si la girouette pouvait parler, elle dirait qu'elle dirige le vent. » <26 février 1906 p.818>
Léon DAUDET / Le stupide XIXe siècle (1922) / Souvenirs et polémiques / Robert Laffont - Bouquins 1992
« Le maître véritable est celui qui, à travers son périple mental, s'est unifié le plus et le mieux. » <p.1259>
ALAIN / Propos I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1956
« Le maître ne nous apprend rien d'autre que ceci, qu'il faut que chacun soit son propre maître, ce qui fait tous les hommes égaux. » <24 juin 1933 p.1164>
André GIDE / Journal 1889-1939 / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1951
« Cet état d'équilibre n'est beau que sur la corde raide ; assis par terre, il n'a plus rien de glorieux. » <p.364>
Paul VALÉRY / Mélange (1939) / OEuvres I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1957
« Les maîtres sont ceux qui nous montrent ce qui est possible dans l'ordre de l'impossible. » <p.330>
Sacha GUITRY / Toutes réflexions faites / Cinquante ans d'occupations / Omnibus Presses de la Cité 1993
« Imitez vos défauts pour vous en corriger. Vous buvez trop d'alcool ? Faites semblant d'être ivre - et vous en boirez moins. Vous êtes pointilleux ? Froissez-vous sans raison aucune - et vous rirez. Vous êtes coléreux ? Simulez la colère - et vous verrez combien c'est bête la colère. » <p.86>