« Ce grand precepte est souvent allegué en Platon : "Fay ton faict et te cognoy." Chascun de ces deux membres enveloppe generallement tout nostre devoir, et semblablement enveloppe son campagnon. Qui auroit à faire son faict, verroit que sa premiere leçon, c'est cognoistre ce qu'il est et ce qui luy est propre. Et qui se cognoist, ne prend plus l'estranger faict pour le sien ; s'ayme et se cultive avant toute autre chose ; refuse les occupations superflues et les pensées et propositions inutiles. » <t.1 p.11 livre I chap.III>
Friedrich NIETZSCHE / Aurore. (1881) / OEuvres I / Robert Laffont - Bouquins 1990
« Nos devoirs - ce sont les droits que les autres ont sur nous. » <112 p.1033>
Friedrich NIETZSCHE / Le Gai Savoir. (1882-1887) / OEuvres II / Robert Laffont - Bouquins 1990
« Devoirs absolus. - Tous les hommes qui sentent qu'il leur faut les paroles et les intonations les plus violentes, les attitudes et les gestes les plus éloquents, pour pouvoir agir, les politiciens révolutionnaires, les socialistes, les prédicateurs, avec ou sans christianisme, tous ceux qui veulent éviter les demi-succès : tous ceux-là parlent de "devoirs", et toujours de devoirs qui ont un caractère absolu - autrement ils n'auraient point droit à leur pathos démesuré : ils le savent fort bien. » <5 p.55>
Jules RENARD / Journal / Robert Laffont - Bouquins 1990
« Si tu veux être sûr de toujours faire ton devoir, fais ce qui t'es désagréable. » <8 août 1898 p.394>
Paul LÉAUTAUD / Passe-temps / OEuvres / Mercure de France 1988
« Au-dessus du devoir, il y a le bonheur. » <p.227>
Paul LÉAUTAUD / Le théâtre de Maurice Boissard / OEuvres / Mercure de France 1988
« Le devoir est une chose triste, laide, inventée pour abêtir et duper les hommes. Rien que le mot est disgracieux. Il éveille la contrainte, l'ennui. Il n'y a que les sots pour le prendre au sérieux. Regardez la figure niaise d'un homme qui se félicite d'accomplir son devoir. Voyez comme sont peu aimables les femmes qui n'ont jamais oublié leur devoir. Rappelez-vous toutes les phrases hypocrites et creuses avec lesquelles on célèbre le devoir. Il en est du devoir comme de la vertu : chose et mot, c'est haïssable. Le plaisir est bien autrement important. Il ne faut jamais hésiter à le faire passer avant. La vie est si courte, si rapide ! Serons-nous encore là demain ? Il faut détester tout ce qui, sous une forme ou une autre, s'oppose au plaisir. » <p.1639>