MARC-AURÈLE / Pensées / Les Stoïciens / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1962
« Quand un homme se passionne pour sa gloire posthume, il n'imagine que chacun de ceux qui se souviennent de lui mourront aussi très vite, ainsi que ceux qui leur succèdent, jusqu'à ce que sa mémoire s'éteigne complètement, tels des flambeaux qui, passant de l'un à l'autre, s'allument et s'éteignent. Mais suppose que les gens qui conserveront son souvenir soient immortels et que sa mémoire soit immortelle ; qu'est-que cela lui fait à lui ? Je ne dis pas à lui une fois mort, mais pour lui vivant, qu'est-ce que leur éloge ? » <IV (19) p.1162>
SÉNÈQUE / Lettres à Lucilius / Robert Laffont - Bouquins 1993
« Peux-tu me nommer un seul homme qui sache que le temps a un prix, qui fasse l'estimation de la valeur de la journée et qui réalise qu'il meurt un peu chaque jour ? Là est l'erreur, en effet : nous ne voyons la mort que devant nous, alors qu'une grosse partie de la mort est déjà dans notre dos ; tout ce que nous laissons derrière nous de notre existence appartient à la mort. Fais donc, cher Lucilius, comme tu me l'écris : saisis-toi de toutes tes heures. Ainsi tu dépendras moins du lendemain, pour avoir opéré une saisie sur le jour présent. La vie court, pendant qu'on la remet à plus tard. » <I lettre 1,2 p.603>
Michel de MONTAIGNE / Essais / Garnier 1962
« Esope, ce grand homme, vid son maistre qui pissoit en se promenant : "Quoy donq, fit-il, nous faudra-il chier en courant ?" Mesnageons le temps ; encore nous en reste-il beaucoup d'oisif et mal employé. Notre esprit n'a volontiers pas assez d'autres heures à faire ses besongnes, sans se desassocier du corps en ce peu d'espace qu'il luy faut pour sa necessité. Ils veulent se mettre hors d'eux et eschapper à l'homme. C'est folie ; au lieu de se transformer en anges, ils se transforment en bestes ; au lieu de se hausser, ils s'abattent. » <t.2 p.576 livre III chap.XIII>
Blaise PASCAL / Pensées / OEuvres complètes / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1954
« Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé ou à l'avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et, si nous y pensons, ce n'est que pour en prendre lumière pour disposer de l'avenir. Le présent n'est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. » <168 p.1132>
Blaise PASCAL / Les Provinciales / OEuvres complètes / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1954
Faire court.
« Mes Révérends Pères, mes lettres n'avaient pas accoutumé de se suivre de si près, ni d'être si étendues. Le peu de temps que j'ai eu a été cause de l'un et de l'autre. Je n'ai fait celle-ci plus longue que parce que je n'ai pas eu le loisir de la faire plus courte. » <Seizième lettre, 4 décembre 1656 p.865>
Adrien DECOURCELLE / Les formules du docteur Grégoire / Paris, Hetzel 1880
« Bref ! Façon de dire qu'on a été long. » <p.36>
Georges BERNANOS / Le Chemin de la Croix-des-Âmes (1948) / Essais et écrits de combats II / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1995
« C'est lorsqu'il y a trop à dire qu'il faut s'efforcer d'être le plus court possible. Le légendaire Cambronne l'avait compris bien avant moi. Il en avait gros sur le coeur, mais ce n'est pas ce qu'il avait sur le coeur qu'il a jeté au visage du militaire insolent qui lui demandait de se rendre. » <Préface, p.201>
VOLTAIRE / Lettres Philosophiques / Mélanges / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1961
« Il faut, bien loin de se plaindre, remercier l'auteur de la nature, de ce qu'il nous donne cet instinct qui nous emporte sans cesse vers l'avenir. Le trésor le plus précieux de l'homme est cette espérance qui nous adoucit nos chagrins, et qui nous peint des plaisirs futurs dans la possession des plaisirs présents. Si les hommes étaient assez malheureux pour ne s'occuper que du présent, on ne sèmerait point, on ne bâtirait point, on ne planterait point, on ne pourvoirait à rien ; on manquerait de tout au milieu de cette fausse jouissance. Un esprit comme M. Pascal pouvait-il donner dans un lieu commun aussi faux que celui-là ? La nature a établi que chaque homme jouirait du présent en se nourrissant, en faisant des enfants, en écoutant des sons agréables, en occupant sa faculté de penser et de sentir, et qu'en sortant de ces états, souvent au milieu de ces états mêmes, il penserait au lendemain, sans quoi il périrait de misère aujourd'hui. Il n'y a que les enfants et les imbéciles qui pensent au présent ; faudra-t-il leur ressembler ? » <p.118>
LA ROCHEFOUCAULD / Maximes / Garnier 1967
« Un habile homme doit régler le rang de ses intérêts et les conduire chacun dans son ordre. Notre avidité le trouble souvent en nous faisant courir à tant de choses à la fois que, pour désirer trop les moins importantes, on manque les plus considérables. » <M 66 p.21>
Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX / OEuvres / Épîtres / Société des Belles Lettres 1939
« Avant qu'à nos erreurs le Ciel nous abandonne, Profitons de l'instant que de grâce il nous donne. Hastons-nous ; le Temps fuit, et nous traîne avec soy. Le moment où je parle est déjà loin de moy. » <Épître III p.19 v.45-48>
Jean de LA BRUYÈRE / Les Caractères / OEuvres / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1951
« La vie est courte, si elle ne mérite ce nom que lorsqu'elle est agréable, puisque si l'on cousait ensemble toutes les heures que l'on passe avec ce qui plaît, l'on ferait à peine d'un grand nombre d'années une vie de quelques mois. » <p.142 IV (64)>
« Le regret qu'ont les hommes du mauvais emploi du temps qu'ils ont déjà vécu, ne les conduit pas toujours à faire de celui qui leur reste à vivre un meilleur usage. » <p.306 XII (46)>
« Les enfants n'ont ni passé ni avenir, et ce qui ne nous arrive guères, ils jouissent du présent. » <p.308 XII (51)>
« Ceux qui emploient mal leur temps sont les premiers à se plaindre de sa brièveté ; comme ils le consument à s'habiller, à manger, à dormir, à de sots discours, à se résoudre sur ce qu'ils doivent faire, et souvent à ne rien faire, ils en manquent pour leurs affaires ou pour leurs plaisirs ; ceux au contraire qui en font un meilleur usage, en ont de reste. » <p.375 XIII (101)>
CHAMFORT / Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes / Garnier-Flammarion 1968
« Le roi de Prusse, qui ne laisse pas d'avoir employé son temps, dit qu'il n'y a peut-être pas d'homme qui ait fait la moitié de ce qu'il aurait pu faire. » <1106 p.296>
Benjamin FRANKLIN / Mélanges de Morale, d'Économie et de Politique (t.1) / Paris, J.Renouard 1826 [BnF]
« Souvenez-vous que le temps est de l'argent. » <Avis à un jeune ouvrier, 1748 p.111>
Antoine de RIVAROL / Esprit de Rivarol [oeuvres diverses] / Paris 1808 [BnF cote Z-24383]
« La rapidité est sublime, et la lenteur majestueuse. » <Littérature p.92>
Alexandre VIALATTE / Chroniques de La Montagne (2) / Robert Laffont - Bouquins 2000
« C'est dans la lenteur qu'éclate la majesté humaine. De préférence sur une surface horizontale. Louis XIV n'allait jamais à bicyclette. » <567 - 14 janvier 1964 p.230>
Georg Christoph LICHTENBERG / Le miroir de l'âme / Domaine romantique José Corti 1997
« Il est vrai que tous les hommes renvoient leurs projet au lendemain et s'en repentent ensuite. Je crois cependant que l'homme le plus actif trouve autant à se repentir que le plus paresseux, car celui qui fait le plus est aussi celui qui voit le mieux, et le plus clairement, ce qu'il aurait encore pu faire. » <G 78 p.348>
Henry de MONTHERLANT / Carnets 1930-1944 / Essais / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1963
« J'ai toujours remis au lendemain de faire les choses ennuyeuses et m'en suis toujours trouvé bien, la nécessité de faire ces choses ayant une fois sur deux disparu entre temps. » <Carnet XXXV p.1271>
Pierre PERRET / Les pensées / Le cherche midi éditeur 1997
« Il ne faut jamais remettre au lendemain ce qu'on peut faire faire le surlendemain par quelqu'un d'autre. » <p.61>
Georg Christoph LICHTENBERG / Aphorismes / Collection Corps 16 - Éditions Findakly 1996
« C'était à l'époque où le temps n'avait pas de barbe. » <p.51>
« Les gens qui n'ont jamais le temps sont ceux qui en font le moins. » <p.62>
« Il y a beaucoup de gens qui ne savent pas perdre leur temps tout seuls. Ils sont le fléau des gens occupés. » <Pensées, p.1382>
Joseph JOUBERT / Carnets / nrf Gallimard 1938-1994
« Le temps et la vérité sont amis ; quoiqu'il y ait beaucoup de moments contraires à la vérité. » <26 janvier 1814 t.2 p.424>
Johann Wolfgang von GOETHE / Maximes et réflexions / Paris, Brokhauss et Avenarius 1842 [BnF]
« Nous voyons l'avenir par un seul côté, le passé nous apparaît sous plusieurs faces. » <p.43>
Jean-Louis-Auguste COMMERSON / Pensées d'un Emballeur (2) / Martinon 1852
« Le passé, c'est la lampe qui éclaire l'avenir. Il y a des gens toujours prêts à souffler dessus pour l'éteindre. » <p.14>
Paul Henri Dietrich baron d'HOLBACH / La Morale universelle (I) / Amsterdam M.-M. Rey 1776 [BnF cote 1070]
« Un des grands inconvénients du commerce du monde est d'exposer les personnes occupées à devenir les victimes d'une foule d'importuns, de fainéants, d'ennuyeux, qui viennent périodiquement leur apprendre qu'ils n'ont rien à leur dire. » <III xii p.385>
NAPOLÉON Ier/ Maximes de guerre et pensées / J. Dumaine Ed., Paris 1863
« Il y a une espèce de voleur que les lois ne recherchent pas, et qui dérobe ce que les hommes ont de plus précieux : le temps. » <389 p.298>
« Il faut du loisir pour l'agrément de la vie ; les esprits qui ont toute leur charge ne sauraient avoir de douceur. » <Pensées, p.1077>
Alphonse de LAMARTINE / Méditations poétiques / OEuvres poétiques complètes / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1963
« Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours ! » <Le Lac, p.39>
Jean L'ANSELME / Pensées et Proverbes de Maxime Dicton / Rougerie 1991
« Déjeuner sur l'herbe : "ô taon que m'apporte le vent, ô taon, suspend ton vol". » <p.62>
Arthur SCHOPENHAUER / Aphorismes sur la sagesse dans la vie (1851) / Collection Quadrige / PUF 1943
« L'homme ordinaire ne se préoccupe que de passer le temps, l'homme de talent que de l'employer. » <p.17>
Friedrich NIETZSCHE / Humain, trop humain. (1878-1879) / OEuvres I / Robert Laffont - Bouquins 1990
« La longueur de la journée. - Quand on a beaucoup de choses à y mettre, la journée a cent poches. » <529 p.664>
Charles BAUDELAIRE / Le Spleen de Paris / OEuvres complètes I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1975
« Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous. » <p.337>
Jules RENARD / Journal / Robert Laffont - Bouquins 1990
« Le temps perdu ne se rattrape jamais. - Alors, continuons de ne rien faire. » <18 janvier 1898 p.364>
Sigmund FREUD / Essais de psychanalyse / Petite Bibliothèque Payot (44) 1973
« En présence de certaines données psychanalytiques que nous possédons aujourd'hui, il est permis de mettre en doute la proposition de Kant, d'après laquelle le temps et l'espace seraient les formes nécessaires de notre pensée. Nous savons, par exemple, que les processus psychiques inconscients sont "intemporels". Cela veut dire qu'ils ne sont pas disposés dans l'ordre du temps, que le temps ne leur fait subir aucune modification, qu'on ne peut pas leur appliquer la catégorie du temps. » <Au-delà du principe du plaisir, 1920 p.34>
Sacha GUITRY / Toutes réflexions faites / Cinquante ans d'occupations / Omnibus Presses de la Cité 1993
« Nous avons beau dire : "Mon temps... je perds mon temps... je prends mon temps..." - ce possessif est dérisoire : c'est toujours lui qui nous possède. » <p.74>
André GIDE / Journal 1939-1949 Souvenirs / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1954
« C'est quand on se dit : "plus un jour à perdre !" qu'on emploie le plus stupidement son temps. Rien d'excellent ne se fait qu'à loisir. » <19 janvier 1946 p.288>
Alexandre VIALATTE / Chroniques de La Montagne (1) / Robert Laffont - Bouquins 2000
« Le temps perdu n'est jamais gaspillé ; les Auvergnats ne le souffriraient pas. J'y songe en lisant Thomas Mann. Quand il fut reçu docteur honoris causa de je ne sais plus quelle grande université allemande, il prononça un discours charmant où il expliquait qu'on l'honorait ainsi pour célébrer les résultats non point du temps qu'il avait employé à étudier dans les universités allemandes, mais de celui qu'il y avait perdu. Car c'était celui-là qui lui avait tout appris. Un grand professeur de Normale disaient à ses élèves : "Lisez, mais au hasard, lisez sans nul programme. C'est le seul moyen de féconder l'esprit." On ne peut savoir qu'après coup si le temps est perdu ou non. Sans le temps perdu, qu'est-ce qui existerait ? La pomme de Newton est fille du temps perdu. C'est le temps perdu qui invente, qui crée. Et il y a deux littératures : celle du temps perdu, qui a donné Don Quichotte, celle du temps utilisé, qui a donné Ponson du Terrail. Celle du temps perdu est la bonne. Le temps perdu se retrouve toujours cent ans après. » <232 - 9 juillet 1957 p.531>
Alexandre VIALATTE / Chroniques de La Montagne (2) / Robert Laffont - Bouquins 2000
« On brise tout parce qu'on veut faire neuf. On a donc l'illusion de pouvoir tout remplacer. Mais ce n'est pas vrai pour cent raisons. Ne fût-ce que pour celle-ci, qu'avec de la vitesse on fait tout sauf de la lenteur. Et par exemple on perd son temps beaucoup plus vite. Avec de la lenteur on perd son temps lentement ; donc moins. Une civilisation qui se prive de la lenteur n'est pas dans le sens de la nature. On essaie d'y revenir par des voies détournées, on n'y arrive pas, on a perdu le génie du lent : pour prendre un exemple entre mille, la poubelle à pédale ne remplace pas le vélo. Je connais bien la question, ma belle-fille en a une. J'ai essayé, c'est très décevant. Même sur de très faibles distances. » <481 - 22 mai 1962 p.46>
Jean COCTEAU / La difficulté d'être / Romans, Poésies, OEuvres diverses / La Pochothèque LdP 1995
« Excellente est l'attitude de celui qui a bien employé le temps qu'on lui octroie et ne s'est pas mêlé d'être son propre juge. La durée humaine n'appartient qu'à ceux qui pétrissent la minute, la sculptent et ne se préoccupent pas du verdict. » <p.918>
Paul MORAND / Journal inutile 1968-1972 / nrf Gallimard 2001
« Quelle figure ferez-vous, dans la postérité ? demandait-on à Edmond Jaloux. - Tout dépend de nos successeurs, répondait-il. Si ce sont des nains, nous seront géants. » <4 janvier 1969, p.125>
« Que de temps perdu à gagner du temps ! » <20 septembre 1970, p.431>
Paul-Jean TOULET / Les trois impostures / OEuvres complètes / Robert Laffont - Bouquins 1986
« Où est le risque d'en appeler à la postérité : on n'y est jugé que par contumace. » <223 p.192>
Jean DUTOURD / Dutouriana / Plon 2002
« Toulet dit qu'il n'y a pas grand risque à en appeler à la postérité, car elle ne juge que par contumace. C'est vrai mais les condamnations par contumace sont les plus lourdes. La postérité condamne à mort à tour de bras et les contumax ne peuvent pas se présenter pour faire réviser le verdict. » <p.62>
Louis-Ferdinand CÉLINE / Voyage au bout de la nuit (1932) / Romans (1) / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1997
« Celui qui parle de l'avenir est un coquin, c'est l'actuel qui compte. Invoquer sa postérité, c'est faire un discours aux asticots. » <p.35>
Jean-Louis-Auguste COMMERSON / Pensées d'un Emballeur (1) / Martinon 1851
« J'aimerais mieux aller hériter à la poste, que d'aller à la postérité. » <p.26>
Albert EINSTEIN / Pensées intimes / Éditions du Rocher 2000
« Je ne m'inquiète jamais de l'avenir. Il arrive bien assez tôt. » <Aphorismes, 1945-1946 ; Archives Einstein 35-570 ; p.42>
Jean-Marie GOURIO / Brèves de comptoir (t.2) / Robert Laffont - Bouquins 2002
« L'avenir, je préférais celui d'avant. » <P.383>
Pierre DAC / Les Pensées / Le cherche midi éditeur 1972
« Si la semaine de 40 heures était réduite de moitié, les fins de mois auraient lieu tous les 15 jours. » <p.28>
Pierre DAC / Arrière-pensées - Maximes inédites / Le cherche midi éditeur 1998
« Il est souvent trop tôt pour savoir s'il n'est pas trop tard. » <p.58>
Emil CIORAN / Écartèlement (1979) / OEuvres / Quarto Gallimard 1995
« Ma mission est de tuer le temps et la sienne de me tuer à son tour. On est tout à fait à l'aise entre assassins. » <p.1465>
« Le temps, complice des exterminateurs, fiche la morale par terre. Qui, aujourd'hui, en veut à Nabuchodonosor ? » <p.1501>
François JACOB / Le jeu des possibles / Fayard 1981
« Contrairement à la plupart des branches de la physique, la biologie fait du temps l'un de ses principaux paramètres. La flèche du temps, on la trouve à travers l'ensemble du monde vivant, qui est le produit d'une évolution dans le temps. On la trouve aussi dans chaque organisme qui se modifie sans cesse pendant toute sa vie. Le passé et l'avenir représentent des directions totalement différentes. » <p.104>
André FROSSARD / Les Pensées / Le cherche midi éditeur 1994
« Le temps n'a jamais travaillé pour personne : il est à son propre compte, et il est clair qu'à la longue il ne réussit à personne. » <p.122>
« De toutes les manières d'être en retard, la pire est celle qui consiste à se croire en avance. » <p.153>
José ARTUR / Les Pensées / Le cherche midi éditeur 1993
« Une pendule arrêtée donne l'heure exacte, deux fois par jour. » <p.158>
Emil CIORAN / Le crépuscule des pensées (1940) / OEuvres / Quarto Gallimard 1995
« L'on ne ressent jamais plus douloureusement l'irréversibilité du temps que dans le remords. L'irréparable n'est que l'interprétation morale de cette irréversibilité. » <p.339>
Frédéric DARD / Les pensées de San-Antonio / Le cherche midi éditeur 1996
« Vis ton présent, et laisse ton passé pour l'avenir. » <p.65>
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » <p.96>
« Prendre son temps... Oui, mais à qui ? » <p.140>
Jean-François REVEL / Mémoires / Plon 1997
« Selon un préjugé dit moderne, le passage du temps à lui seul assouplirait les moeurs et civiliserait les rapports humains. Quelle erreur ! Le temps détériore autant qu'il améliore. Il se moque d'apporter le progrès ou la régression, l'honnête homme ou le pédant pontifiant. Plus encore que le siècle des lumières, notre siècle des ombres a donné dans ce grossier historicisme. La libération des esprits ne suit pas plus un cours uniforme que ne le fait la libération des moeurs. » <p.131>
Philippe BOUVARD / Journal 1992-1996 / Le cherche midi éditeur 1997
« La flânerie est un passe-temps de pauvre ou un art de richissime. » <p.121>