Sigmund FREUD / Le mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient (1905) / Gallimard 1930 idées 198
« La modification de l'humeur est ce que l'alcool peut offrir de plus précieux à l'homme et ce qui fait que tous les hommes ne renoncent pas avec la même facilité à ce "poison". L'humeur enjouée, d'origine endogène ou toxique, abaisse les forces d'inhibition, la critique en particulier, et rend par là de nouveau abordables des sources de plaisir dont la répression fermait l'accès. Il est fort instructif de noter combien l'exaltation de l'humeur nous rend peu exigeants sur la qualité de l'esprit. C'est que l'humeur supplée à l'esprit, comme l'esprit doit s'efforcer de suppléer à cette humeur qui offre des possibilités de jouissance habituellement inhibées, et, parmi ces dernières, le plaisir de l'absurde. » <p.209>
Alfred JARRY / La chandelle verte / OEuvres / Bouquins, Robert Laffont 2004
« Quand ne sera-t-il plus besoin de rappeler que les antialcooliques sont des malades en proie à ce poison, l'eau, si dissolvant et corrosif qu'on l'a choisi entre toutes substances pour les ablutions et lessives, et qu'une goutte versée dans un liquide pur, l'absinthe par exemple, le trouble ? » <1 mars 1901, p.910>
« Des chercheurs, anonymes mais dignes de foi, nous communiquent, à propos du récent article sur le poison eau, leurs observations touchant le pouvoir destructeur de cet agent appliqué à diverses substances alimentaires. Le sucre, paraît-il, serait rongé et anéanti en peu d'instants. Les loisirs nous ont manqué pour contrôler cette expérience. » <1 avril 1901, p.916>
Alfred JARRY / Le Surmâle / OEuvres / Bouquins, Robert Laffont 2004
« - Vous dites du mal de l'eau ? s'étonna le docteur. - Mon cher Sangrado, ne vous alarmez pas : ce liquide n'a pas de goût plus particulièrement nauséeux, du moins en bains de pieds et en lavements ! C'est lui faire une place assez belle que le réserver à ces usages ! » <p.817>
Henri JEANSON / Jeanson par Jeanson / Ed. René Chateau 2000
« Poète et auteur dramatique, Pierre Brasseur écrit comme il vit, des pièces extravagantes et tragiques où le désespoir, l'amour, la joie de vivre, la mélancolie et le burlesque se disputent tour à tour l'avant-scène. Il a du talent partout... La dernière fois que je l'ai vu, c'était pendant l'Occupation. Il était l'objet de poursuite de l'État français. Il avait traité en public le maréchal Pétain de vieux con. - Tu comprends, me disait-il, j'ai dit ça spontanément... Et le plus fort c'est que je n'étais pas saoul du tout... Alors, je n'ai même pas d'alibi. Tu vois où ça vous mène la sobriété. » <Le Canard enchaîné, 16 janvier 1946, p.292>
Jean YANNE / J'me marre / Le cherche midi éditeur 2003
« À moins d'avoir beaucoup bu, on ne peut distinguer les photons à l'oeil nu. » <p.60>