« Les voyages forment la jeunesse, a dit un sage, mais, regrette je ne sais quel observateur, ils déforment les chapeaux. » <Le Sourire, 27 décembre 1902 p.739>
Jules RENARD / Journal / Robert Laffont - Bouquins 1990
« Voyageur. Bah ! ceux qui ont fait le tour du monde peuvent faire durer leur conversation un quart d'heure de plus. » <1 avril 1903 p.640>
Paul-Jean TOULET / Journal et voyages / OEuvres complètes / Robert Laffont - Bouquins 1986
« Ce qu'il y a de meilleur à l'étranger ce sont les compatriotes qu'on y rencontre. » <p.1032>
Sacha GUITRY / Le petit carnet rouge / Cinquante ans d'occupations / Omnibus Presses de la Cité 1993
« Oui, en somme, je m'aperçois que les voyages, ça sert surtout à embêter les autres une fois qu'on en est revenu !... » <p.638>
Antoine BLONDIN / Ma vie entre des lignes / OEuvres / Robert Laffont - Bouquins 1991
« On sait que Guillaume le Conquérant, lorsqu'il débarqua à Hastings, s'empêtra si bien dans son armure qu'il s'étala de tout son long et s'ouvrit le genou, ce qui était une manière de se couronner avant la lettre, mais n'en prouve pas moins que les Français, fussent-ils assurés de leurs prestiges et de leurs pouvoirs, ont toujours eu tendance à s'embrouiller les pieds lorsqu'ils tentent d'en mettre un sur le sol britannique. Les Anglais, si indifférents qu'ils se montrent à l'endroit de notre comportement et de nos moeurs, n'ont pas été sans le remarquer. Et il faut bien avouer qu'ils ont abusé de la situation, s'ingéniant avec une froide malice à compliquer, voire à décourager, les tentatives de rapprochement. Je ne parle que pour mémoire du système métrique qu'ils se refusent obstinément à adopter, des oeufs à la coque qu'ils entament par le petit bout et de la circulation à gauche qui vous précipite à chaque coin de rue sous les roues d'un autobus. L'important est qu'il faille plus généralement prendre en toutes choses le contre-pied des habitudes européennes si l'on veut tirer son épingle d'un jeu de société auquel il est bien entendu que l'Angleterre a donné ses règles. Ici, le moindre de vos gestes vous engage, vous compromet, celui de saisir une fourchette comme celui de lier une conversation. Chaque instant ouvre une chausse-trappe sous vos pas, vous colle une étiquette dans le dos. Vous pouvez bien contempler un cul-de-jatte jouant des cymbales sur un passage clouté, ce n'est pas lui qui est pittoresque, c'est vous. À quelque détail imperceptible, vous vous êtes laissé reconnaître pour ce que vous êtes, et si par bonheur vous n'avez pas choqué le Londonien, du moins l'avez-vous diverti. L'Anglais a la bonne franquette terriblement lucide. En face de lui, on a le sentiment de voyager en première avec un ticket de troisième. » <p.984>
Alain FINKIELKRAUT / Petit fictionnaire illustré / Éditions du Seuil 1981
« Toutriste : voyageur parti à l'aventure, et auquel il n'est absolument rien arrivé. » <p.76>