Victor HUGO / Moi, l'amour, la femme / Océan / OEuvres complètes / Robert Laffont - Bouquins 1989
« Cette longue lutte m'a valu quelques sympathies, quelques encouragements, et aussi, je dois le dire, quelques injures : je n'ai jamais répondu aux injures, les injures prouvent quelquefois contre ceux qui les disent, et jamais contre ceux à qui elles sont dites. Les injures sont les voies de fait de la parole. Un peu plus bas on jette une pierre, un peu plus haut on dit une injure. La pierre comme l'injure retombent, l'une dans la boue, l'autre dans le dédain. » <1850-51 p.272>
« Les injures sont bien humiliantes pour celui qui les dit, quand elles ne réussissent pas à humilier celui qui les reçoit. » <Septembre 1840, p.46>
Jules RENARD / Journal / Robert Laffont - Bouquins 1990
« Réponse à une injure sanglante : - Oh ! vous dites ça pour me taquiner. » <18 janvier 1896 p.248>
ALAIN / Propos I / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1956
« Il est à supposer que les jurons, qui sont des exclamations entièrement dépourvues de sens, ont été inventés comme instinctivement pour donner une issue à la colère sans rien dire de blessant ni d'irréparable. Et nos cochers, dans les encombrements, seraient donc philosophe sans le savoir. Mais il est bien plaisant de voir que parmi ces cartouches à blanc, quelquefois il y en a une qui blesse par hasard. On peut m'injurier en russe, je n'y entends rien. Mais si par hasard je savais le russe ? Réellement toute injure est charabia. Comprendre bien cela, c'est comprendre qu'il n'y a rien à comprendre. » <17 novembre 1913 p.173>
Jean COCTEAU / Journal d'un inconnu / Grasset 1953
« Qui s'affecte d'une insulte, s'infecte. » <p.203>
Michel AUDIARD / Audiard par Audiard / Ed. René Chateau 1995
« Conduire dans Paris c'est une question de vocabulaire. » <Mannequins de Paris, p.102>
Jean-François REVEL / Les plats de saison - Journal de l'année 2000 / Plon-Le Seuil 2001
« Un inconnu, publiant dans une maison d'édition inconnue, m'envoie son livre avec la dédicace suivante : "À la merde absolue appelée Jean-François Revel." Flatté, malgré tout, d'atteindre l'absolu, fût-ce en tant que fumier, je me plonge avec avidité dans la lecture de l'ouvrage. Hélas ! quelle déconvenue ! Le zéro "absolu" du talent le dispute à l'arriération mentale la plus irrémédiable. Je trouve que je n'ai pas les insulteurs que je mériterais. » <2 mars 2000, p.67>