« Nous pouvons paraître grands dans un emploi au-dessous de notre mérite, mais nous paraissons souvent petits dans un emploi plus grand que nous. » <M 419 p.97>
Jean de LA BRUYÈRE / Les Caractères / OEuvres / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1951
« Je crois pouvoir dire d'un poste éminent et délicat qu'on y monte plus aisément qu'on ne s'y conserve. » <p.225 VII (33)>
LA BEAUMELLE / Mes pensées ou Le qu'en dira-t-on (1752) / Droz 1997
« En général, on exige trop de talents pour les petits emplois, et on en exige trop peu pour les grands. » <CCXLI p.130>
VAUVENARGUES / Réflexions et maximes / Les moralistes français / Paris, Garnier frères 1875
« Il faut mettre de petits hommes dans les petits emplois : ils y travaillent de génie et avec amour-propre ; loin de mépriser leurs fonctions subalternes, ils s'en honorent. Il y en a qui aiment à faire distribuer de la paille, à mettre en prison un soldat qui n'a pas bien mis sa cravate, ou à donner des coups de canne à l'exercice ; ils sont rogues, suffisants, altiers, et tout contents de leur petit poste ; un homme de plus grand mérite se trouverait humilié de ce qui fait leur joie, et négligerait peut-être son devoir. » <695 p.689>
Friedrich NIETZSCHE / Par-delà le bien et le mal (1886) / OEuvres II / Robert Laffont - Bouquins 1990
« La familiarité irrite chez un supérieur, parce qu'on ne peut la lui rendre. » <182 p.629>
Anatole FRANCE / Le Mannequin d'osier (1897) / Au tournant du siècle / Omnibus 2000
« Il faut prendre garde de ne pas diminuer la prérogative des chefs armés, comme le fit, dans une circulaire récente, un ministre de la Guerre civil et plein de civilité, urbain et plein d'urbanité, honnête homme qui, pénétré de la dignité du citoyen militaire, prescrivit aux officiers et aux sous-officiers de ne pas tutoyer leurs hommes, sans s'apercevoir que le mépris de l'inférieur est un grand principe d'émulation et le fondement de la hiérarchie. » <1, p.132>
Eugène de MIRECOURT / Ledru-Rollin / Les contemporains / Gustave Havard, Paris 1859
« La destinée de cet homme [Ledru-Rollin] devait forcément aboutir au ridicule. Un jour, le flot populaire traverse la rue, et le grand meneur cède aux premiers braillards qui l'acclament. On l'entraîne ; on le jette dans le guêpier d'une Convention pour rire, et ce dictateur avorté se console avec ce mot qui le peint de pied en cap : "- Eh ! je suis leur chef, il fallait bien les suivre !" » <p.11>
Paul VALÉRY / Mauvaises pensées et autres / OEuvres II / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1960
« Un chef est un homme qui a besoin des autres. » <p.900>
Henri LABORIT / Éloge de la fuite / Robert Laffont 1976 - Gallimard folio-essais 7
« Dès que l'on met deux hommes ensemble sur le même territoire gratifiant, il y a toujours eu jusqu'ici un exploiteur et un exploité, un maître et un esclave, un heureux et un malheureux, et je ne vois pas d'autre façon de mettre fin à cet état de choses que d'expliquer à l'un et à l'autre pourquoi il en a toujours été ainsi. Comment peut-on agir sur un mécanisme si on en ignore le fonctionnement ? Mais, évidemment, ceux qui profitent de cette ignorance, sous tous les régimes, ne sont pas prêts à permettre la diffusion de cette connaissance. Surtout que le déficit informationnel, l'ignorance, sont facteurs d'angoisse et que ceux qui en souffrent sont plus tentés de faire confiance à ceux qui disent qu'ils savent, se prétendent compétents, et les paternalisent, que de faire eux-mêmes l'effort de longue haleine de s'informer. » <p.100>
COLUCHE / Pensées et anecdotes / Le cherche midi éditeur 1995
« Un chef, c'est un type qui a une mentalité d'employé mais qui ne veut pas le rester. » <p.129>