Madame de la SABLIÈRE / Maximes chrétiennes / Moralistes du XVIIe siècle / Robert Laffont - Bouquins 1992
« La tranquillité du pécheur au milieu de ses crimes est une léthargie spirituelle. » <59 p.67>
Friedrich NIETZSCHE / Humain, trop humain. (1878-1879) / OEuvres I / Robert Laffont - Bouquins 1990
« Le remords. - Le remords est, comme la morsure d'un chien contre la pierre, une bêtise. » <38 p.851>
« Remords. - Ne jamais donner libre cours au remords, mais se dire tout de suite : ce serait là ajouter une seconde bêtise à la première. - Si l'on a fait du mal, il faut songer à faire le bien. - Si l'on est puni à cause de sa mauvaise action, il faut subir sa peine avec le sentiment que par là on fait une chose bonne : on empêche, par l'exemple, les autres de tomber dans la même folie. Tout malfaiteur puni doit se considérer comme un bienfaiteur de l'humanité. » <323 p.948>
Vladimir JANKÉLÉVITCH / Philosophie morale / Mille&UnePages Flammarion 1998
« La mauvaise conscience fait la part du feu, pour mieux combattre l'incendie ; grâce au vésicatoire du remords, tout ce qu'il y a d'impur et de vil dans notre nature se rassemble autour d'une action précise au lieu de circuler en nous à l'état diffus. Le remords est concentration, il circonscrit en même temps qu'il exalte, il précipite par une espèce de "crise" le poison insidieux qui est caché dans notre âme. L'abcès de fixation du remords nous immunise contre la septicémie morale. Ainsi la douleur est de nature dialectique : il faut s'offrir courageusement à cette dialectique comme à une chirurgie bienfaisante qui séparera en nous le juste et l'injuste ; il faut faire pénitence. » <La mauvaise conscience, p.148>
« Le remords n'est pas un principe moral, puisqu'il ne nous dit pas ce qu'il faut faire, puisqu'il nous dit trop tard ce qu'il aurait mieux valu ne pas faire ; les leçons de ce démon intérieur sont, en général, des leçons perdues ; il est bien rare que la "voix de la conscience" parle en nous comme un instinct ou pressentiment des tâches à venir, comme une précaution contre ce que nous appelons justement les "cas de conscience" ; elle reste muette au moment où, pour agir, nous attendrions ses oracles ; et elle ne se prononce, reproche dérisoire et posthume, que lorsque l'irréparable est accompli. » <La mauvaise conscience, p.165>
Jean-François REVEL / Mémoires / Plon 1997
« Le temps efface le souvenir des malheurs, jamais celui des fautes. La morsure d'un remords se ravive chaque jour plus cruelle dans notre conscience, à mesure que la vie passe. » <p.399>
Philippe BOUVARD / Journal 1992-1996 / Le cherche midi éditeur 1997
« Sur la corde raide de la vie, les remords font office de balanciers. » <p.76>