Paul Henri Dietrich baron d'HOLBACH / La Morale universelle (I) / Amsterdam M.-M. Rey 1776 [BnF cote 1070]
« Il faut être comme tout le monde, est la maxime banale de tant de gens sans courage, sans principe, sans caractère, dont le monde est rempli. Voilà comment les vices se répandent, les travers se perpétuent ; et presque tous les hommes finissent par se ressembler. Voilà comment ils sont continuellement entraînés par l'exemple, par la crainte de déplaire à des êtres dépravés. » <III xii p.379>
Léon BLOY / Exégèse des lieux communs / Mercure de France 1968
« Être comme il faut. Règle sans exception. Les hommes dont il ne faut pas ne peuvent jamais être comme il faut. Par conséquent, exclusion, élimination immédiate et sans passe-droit de tous les gens supérieurs. Un homme comme il faut doit être, avant tout, un homme comme tout le monde. Plus on est semblable à tout le monde, plus on est comme il faut. C'est le sacre de la multitude. Être habillé comme il faut, parler comme il faut, manger comme il faut, marcher comme il faut, vivre comme il faut, j'ai entendu cela toute ma vie. » <p.48>
« N'être pas le premier venu. Le plus haut titre aux yeux du Bourgeois, c'est de n'être pas le premier venu. Il vous accablerait de son mépris, si vous lui disiez que Napoléon était le premier venu. Le soixante-dix-huitième, si vous voulez, mais pas le premier, jamais de la vie. Le dernier non plus. L'Evangile dit que les derniers seront les premiers, et le Bourgeois s'en souvient. Ce qu'il déteste par-dessus tout, c'est qu'on soit le premier ou le dernier n'importe où, n'importe comment et n'importe quand. Il faut être dans le tas, résolument et pour toujours. » <p.111>
« Je ne suis pas le premier venu, moi ! comme disait le prétentieux jeune homme qui, invité à dîner en ville, arrivait lorsque tout le monde était à table depuis un bon quart d'heure. » <Le Journal, 3 juillet 1894 p.263>
Louis-Sébastien MERCIER / Tableau de Paris IV / Amsterdam 1782 [BnF]
« Les extrêmes se touchent. Les grands et la canaille se rapprochent dans leurs moeurs ; les premiers bravent les préjugés, fiers de leur crédit et de leur opulence ; la dernière classe n'ayant à perdre ni honneur ni estime, vit sans gêne et avec licence ; je trouve même que leurs esprits se ressemblent ; les harengères, au style près, ont des mots très heureux, ainsi que nos femmes de qualité ; même abondance, même tournure originale, même liberté dans l'expression et dans les images : il y a vraiment analogie pour qui sait enlever l'écorce ; l'une pue la marée, et l'autre sent le musc. » <Chapitre 348, p.265>
Léon BLOY / Exégèse des lieux communs / Mercure de France 1968
« Les extrêmes se touchent. Tous les bourgeois vous diront qu'il n'y a pas l'épaisseur d'un cheveu entre les extrêmes. C'est pour cela qu'ils en ont horreur et qu'ils préconisent la médiocrité, le juste milieu, la bonne moyenne, le fil à couper le beurre, estimant, dans leur sagesse, que les taupes n'ont pas besoin de l'oculiste et que les crapauds sont moins exposés aux coups de soleil que les licornes ou les alérions. » <p.259>
Frédéric DARD / Les pensées de San-Antonio / Le cherche midi éditeur 1996
« Les extrêmes se touchent, les dégueulasses ! » <p.59>