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Diogène LAËRCE / Vies et doctrines des philosophes illustres / La Pochothèque LdP 1999
« Métroclès, frère d'Hipparchia, qui avait été tout d'abord l'auditeur du Péripatéticien Théophraste, avait été si bien gâté qu'un jour où, au milieu d'un exercice oratoire, il avait lâché un pet, il resta enfermé chez lui, découragé, bien décidé à se laisser mourir de faim. Lorsqu'il appris la chose, Cratès, qu'on avait sollicité, se rendit chez lui et, après avoir à dessein mangé des lupins, le persuada, arguments à l'appui, qu'il n'avait rien fait de mal. C'eût été en effet un prodige que les gaz ne fussent pas eux aussi rejetés de façon naturelle. Finalement Cratès se mit à lâcher des pets et réconforta Métroclès, en le consolant grâce à l'imitation de ses actes. De ce jour, Métroclès fut son auditeur et devint un homme apte à la philosophie. »
<VI 94 Métroclès p.759>
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Michel de MONTAIGNE / Essais / Garnier 1962
« Et ce que, pour autorizer la toute puissance de nostre volonté, Sainct Augustin allegue avoir veu quelqu'un qui commandoit à son derriere autant de pets qu'il en vouloit, et que Vivès, son glossateur, encherit d'un autre exemple de son temps, de pets organisez suivant le ton des vers qu'on leur prononçoit, ne suppose non plus pure l'obeissance de ce membre ; car en est il ordinairement de plus indiscret et tumultuaire. Joint que j'en sçay un si turbulent et revesche, qu'il y a quarante ans qu'il tient son maistre à peter d'une haleine et d'une obligation constante et irremittente, et le menne ainsin à la mort. »
<t.1 p.106 livre I chap.XXI>
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Gédéon TALLEMANT DES RÉAUX / Historiettes (1) / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1960
« Quand le connestable de Castille vint à Paris, Henry IV le fit traitter, et le connestable de France estoit vis-à-vis de luy et chaque Espagnol avoit ainsy un François de l'autre costé de la table. Le nonce du Pape, qui fut depuis pape Urbain, estoit au haut bout. Un Espagnol, qui estoit vis-à-vis du mareschal de Roquelaure, faisoit de gros rots en disant : "La sanita del cuerpo, senor mareschal." Le Mareschal s'ennuya de cela, et tout d'un coup, comme l'autre réitéroit, il tourne le cû et luy fait un gros pet, en disant : "La sanita del culo, senor Espagnol." Il estoit assez sujet aux vents. Un jour il fut obligé de sortir en grande haste du cabinet de Marie de Medicis ; mais il ne put si bien faire qu'elle n'entendist le bruit. Elle luy cria donc : "L'ho sentito, signor mareschal." Luy, qui ne sçavoit point l'italien, luy respondit sans se desferrer : "Votre Majesté a donc bon nez, madame." »
<Le mareschal de Roquelaure, p.17>
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Georges CLEMENCEAU / L'esprit de Clemenceau / nrf Gallimard 1925
« On parlait à M. Clemenceau de son coadjuteur Mandel. Et l'interlocuteur du Tigre, qui n'aimait pas M. Mandel, l'accusait des pires infamies :
- Enfin, monsieur le président, vous n'ignorez pas ses tares, les histoires qui courent, les bruits qu'on colporte. Ce Mandel est indigne de vous, et personne ne comprend que vous vous laissiez compromettre...
- Compromettre !... interrompit subitement M. Clemenceau. Vous en avez de bonnes !... Je connais Mandel mieux que vous. Il me sert de bouc émissaire. C'est moi qui pète et c'est lui qui pue ! »
<p.73>
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Jean COCTEAU / Journal (1942-1945) / Gallimard 1989
« L'autre soir à table Marie de Chambrun lâche un pet. Chambrun : "Vous parlez encore pour ne rien dire !" »
<Mercredi 1er avril 1942, p.65>
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Philippe BOUVARD / Auto-psy d'un bon vivant Journal 2000-2003 / Le cherche midi éditeur 2003
« Une sonore flatulence émise sur la voie publique console de ne pas posséder de moto. »
<p.271>
Version du samedi 3 mai 2008.
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